Le besoin irrépressible d'arriver en retard de Marine associé à ma propre lenteur nous ont fait arriver un soir tellement en retard sur le lieu de rendez-vous d'un petit barathon des familles que nous n'avons trouvé personne. On est reparties en continuant à chanter des chansons paillardes à haute voix (parce que pour Marine, le premier intérêt d'habiter à l'étranger est de pouvoir chanter des chansons paillardes à haute voix). La soirée ne pouvant cependant pas se finir sur une note aussi ridicule, on a décidé de trouver un café. On a au passage découvert un magasin qui vendait des pures bagues avec écrit SEXY en lettres dorées – et qui auraient mis la misère à Jason-, magasin dans lequel Marine a par ailleurs malencontreusement sali de matière fécale canine la quasi-totalité de la surface blanche et brillante du sol (« Laura, c'est toi qui as marché dans la boue ? …. ah mais... ça pue ...»). Après ce petit épisode de franche marrade, on est tombées sur Le Moulin Rouge, que l'on a pris par mégarde pour un lieu élégant et distingué. Mais c'était un faux Moulin Rouge avec des fausses moulures sur lesquelles écrasaient leur cigarette de fausses personnes bien habillées qui étaient en fait de sacrés chiens et chiennes. On a regardé vivre les gens, on a dansé et puis on s'est endormies dans un coin.
Nagymező utca 17
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